Après la vision de 'Misère au Borinage' de Storck et Ivens, je décide de retourner au Borinage, lieu de mon enfance, pour écrire une lettre-film à Henri Storck à propos de la misère sociale qui s’est perpétuée jusqu’à mon époque. Faux candide, je découvre dans les quartiers les plus pauvres, les conséquences les plus ignobles de l’horreur économique. Jour après jour, la lettre fait découvrir une réalité de plus en plus brutale, parfois insoutenable. Elle tente de lever le voile sur un système social et économique qui justifie la misère totale ou, pire, la dissimule. La juxtaposition des images de 1933 et d’aujourd’hui me surprend. Pauvres de générations en générations, les personnages sont des 'désaffiliés' pauvres parce qu’inutiles à l’intérieur d’une société qui n’a plus besoin de leur main d’œuvre non qualifiée, ils sont tout simplement oubliés. Leur misère est avant tout intellectuelle, leurs enfants se retrouvent souvent dans des écoles pour handicapés mentaux légers parce qu’ils ne sont pas stimulés par leur milieu. D’autres ne vont pas à l’école du tout. Privés d’éducation et d’instruction, les générations se suivent et perdent jusqu’à leur capacité de revendiquer. A force d’être méprisés, il se méprisent eux-mêmes. Ils souffrent en silence dans une violence de tous les jours. Patric Jean
Image :
Guy Mazelle
Son :
Jean-Jacques Quinet
Montage :
Nathalie Delvoye
Conformation :
Igor Sterpin
Etalonnage :
Mickael Faber
Mixage :
Studio 5/5 – Jean-Jacques Quinet
Producteur délégué :
Marianne Osteaux – Centre Vidéo de Bruxelles
Coproducteurs :
RTBF Liège – Christiane Philippe
Wallonie Image Production – Christine Pireaux
Chargée de production RTBF : Christiane Stefanski
Avec des images extraites de 'Misère au Borinage' de Stock et Ivens - 1933
Avec l'aide du Centre du Cinéma et de l'Audiovisuel de la Communauté française de Belgique et des Télédistributeurs wallons, la Commission Communautaire française de la Région de Bruxelles-Capitale, la Région wallonne et la Loterie Nationale.