Le CVB embarque dans le vaisseau SpecXcraft pour un voyage vers des futurs pas/communs !

À propos

Speculative crafting for un/common futures, ou Specxcraft, est un projet de recherche artistique et de co-création porté par 4 organisations basées à Bruxelles : Espèces Urbaines (ULB, Luca School of Arts), le Centre Vidéo de Bruxelles, Constant et Natagora. En utilisant des concepts de SF (science-fiction, fiction spéculative, fabulation spéculative), le projet tente de trouver des réponses à la question de recherche suivante : la promotion d’une forme particulière d’imagination - spéculative, incarnée, matérialisée, responsable et multi-située - peut-elle conduire à moins de résignation et à plus de résilience face au futur de Bruxelles et à ses multiples crises ?

Specxcraft part de l’hypothèse que la capacité à imaginer et matérialiser des futurs est une compétence centrale des Bruxellois·es pour contrer la résignation et l’impuissance face aux futurs probables ; et que la pluralisation via la SF des imaginaires du futur, notamment des publics humains et plus-qu’humains sous-représentés, constitue une pierre angulaire de la résilience de la ville.
Le projet est soutenu par Innoviris, dans le cadre du programme Co-Create.

Et donc, que fait-on dans ce vaisseau ?
Plus spécifiquement, le laboratoire de co-création SpecXcraft est en train d'élaborer des outils et workshops spéculatifs et imaginaires et afin de mettre à l'épreuve son hypothèse de recherche.  Quelles sont v°nos peurs, v°nos colères, v°nos dénis, v°nos impuissances en tant que Bruxellois.es, face aux injustices et violences systémiques, mais aussi, quelles sont les lieux bruxellois qui v°nous tiennent à cœur, v°nos pratiques, v°nos luttes, v°nos expériences, v°nos talismans et autres grigris ?
De quelles ressources disposez.ons v°nous déjà et quels effets pourrait avoir la SF sur ces ressources ?

Pourquoi la SF?
"Nous devons apprendre à raconter d'autres histoires, ni apocalyptiques ni messianiques, afin de prendre conscience, non pas de manière réflexive ou théorique, mais de manière affective." Isabelle Stengers
Faire un pas de côté. Mais pourquoi ? Face à toutes les crises présentes et à venir: défier le futur probable de Bruxelles pour laisser émerger des possibles Bruxelles, fabriquer et expérimenter des manières d’habiter ces Bruxelles futures, de v°nous y adapter et d’y faire face, culturellement, socialement, politiquement, mais aussi physiquement, affectivement. 

Pourquoi le CVB?
Chaque partenaire, Natagora, Constant et le CVB, incarne un groupé ciblé de Bruxellois.es, humain.es et plus-qu'humain.s.
Le CVB porte deux missions essentielles: travailler l'audiovisuel comme outil d’émancipation et révéler l'invisible et les invisibilisés. Depuis l’invention dans les années 1970 du « Vidéobus », camionnette itinérante à la rencontre des habitant.es de différents quartiers de Bruxelles, jusqu'aux différentes formes actuelles de cinéma participatif, le CVB continue sa lutte mais évolue: l'intérêt croissant des participant.es pour la fiction, mais aussi la SF en témoignent.
Dans cette idée de déstabiliser délibérément l'effet de réel (via la revitalisation des genres comme le film d'horreur ou la SF) afin de "fabriquer à l'infini des réalités partielles" (Ana Vaz), SpecXcraft s'est donc tout naturellement imposé au CVB.

Et demain?
Après une première phase de recherche, le laboratoire SpecXcraft est amené à s'ouvrir aux partenaires et à leurs publics. Dans un second temps, l'idée est de confronter les expériences SF à un nombre plus larges de Bruxellois.es, incluant les administrations et décideur.euses bruxellois.es, pour de possibles effets désirables et/ou inattendus du décalage SF : conjuration de l’impuissance, renforcement des luttes, création de nouvelles alliances, ou encore expérimenter la pensée de Donna Haraway, qui nous rappelle que réalités sont vastes et malléables, et que « la frontière qui sépare la science fiction de la réalité sociale n’est qu’une illusion optique ».

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