Alexe Poukine reçoit le Prix Documentaire de la Scam pour SANS FRAPPER

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«Nous ne remercions pas Harvey Weinstein. Pourtant, l’humour noir, ici, pourrait dire le chemin qu’il nous a fallu parcourir pour que des récits jusque-là relégués à l’insignifiance deviennent notables ; le chemin, aussi, qu’il a fallu à ton film pour trouver son financement. Mais, non. Nous ne le ferons pas. Nous ne le ferons pas, parce qu’on a envie de te remercier toi, Alexe Poukine, pour cet acte que tu as commis avec Sans frapper. Un acte de cinéma. Au départ, il y a cette histoire qu’une femme te raconte. Une histoire comme tant d’autres de relation sexuelle non consentie. Au début : tu te dis ce n’est pas un viol. Vraiment ? Ton point de vue se déplace et avec elle, tu écris le récit de son viol. Se pose alors une question de cinéma : comment faire pour faire vivre ce mouvement aux spectateurs ? Comment leur faire faire le chemin, pour qu’ils ressentent, pensent, comprennent la culture du viol ? Culture qui dirige nos émotions, nos silences, notre acceptation. Tu y réponds par un récit choral. Tu choisis de donner à voir et à entendre comment ce récit résonne avec d’autres expériences, d’autres ressentis... Quelle claque ! La profondeur de ta réflexion, la maestria de ton film, l’espace cinématographique que tu as créé pour la parole, d’une rare intensité... nous obligent à bouger parce qu’avec Sans frapper, tu touches le cœur du problème : nos consentements. S’il fallait encore des preuves que le cinéma est l’art du mouvement... tu l’as prouvé, Alexe Poukine. Merci donc pour ce film qui éveille, comme dirait Jean Vigo, d’autres échos que les rots de ces messieurs-dames, qui viennent au cinéma pour digérer

PAOLA STÉVENNE

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