Friday 24.06.22
Lisboa
Portugal

«Matonge» à l'exposition Europa Oxalá

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Le film MATONGÉ sera projeté au Portugal le vendredi 24 juin, dans le cadre de l'exposition Europa Oxalá. Cette exposition présente une soixantaine d'œuvres de 21 artistes dont les origines familiales se trouvent dans les anciennes colonies d'Afrique. Nés et élevés dans un contexte post-colonial, ce sont des artistes dont le travail est devenu incontournable dans l'art contemporain européen, proposant une réflexion sur leur héritage, leurs souvenirs et leurs identités.
Le film fait partie du cycle Cinéma des Indépendances, inclus dans la programmation transversale à l'exposition.
 

« Quel est l’héritage, la portée et la signification des indépendances africaines, parfois acquises après des luttes particulièrement violentes et difficiles, pour les descendants d’Africains, les enfants d'empires défaits qui vivent en Europe ou sur le continent africain, et entretiennent des relations avec ces deux continents ? Même quand ils n’apparaissent pas de façon directe, les soubresauts des guerres et des luttes d’indépendance africaines ont nourri des œuvres d’artistes nés plusieurs décennies après. Les rêves d’émancipation (d’unité africaine et des damnés de la terre du tiers-monde insurgé) portés par Fanon, l’épopée des luttes anticoloniales et les espoirs nés des indépendances ont parfois été teintés d’amertume, générant des désillusions et des déceptions, pourtant le souffle d’indépendances ou de révolutions inachevés, inaccomplis est régulièrement réactivé, dans un monde mondialisé, de plus en en plus contesté par de larges mouvements populaires. Nos cinéastes et nos artistes ne cherchent pas à célébrer la mélancolie d’un pays à la fois proche et lointain, un peu idéalisé, ils se saisissent d’une mémoire familiale plurielle et contrastée, à partir d’un double regard. Elles/ils déplacent les frontières entre l’ici et l’ailleurs, déplient et travaillent les notions d’indépendance, de filiation(s), d’exils et de mouvements. A l’heure des replis et des murs de toutes sortes, des barrières à la fois physique et mentales que l’on érige, en Europe et ailleurs, ces œuvres interrogent, déplacent les certitudes et nous rappellent que l’indépendance - qui permet désormais la double appartenance - est aussi un regard sur le monde, une manière de l’habiter et de l’incarner autrement ». Olivier Hadouchi (Comissariat)

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