Si l’on admet que le droit au logement est un droit fondamental et inaliénable, il est impossible d’accepter qu’il soit devenu une marchandise comme une autre laissé à la loi du marché. S’il le fallait encore, le confinement nous a révélé à quel point le logement est un révélateur des inégalités sociales.
Depuis bien longtemps, la Région Bruxelloise a laissé son pouvoir de régulation du marché locatif et acquisitif aux mains des promoteurs et investisseurs qui spéculent sur un bien de première nécessité. Tous les plans, mis en œuvre par la Région depuis plus de trente ans n’ont donné que des résultats médiocres. En 2001, 25 000 ménages étaient inscrits sur les listes d’attentes des logements sociaux ; aujourd’hui, ils sont 49 000. « Il est minuit moins une … Pour le logement aussi ! »1, tel est l’intitulé de la dernière étude du Rassemblement Bruxellois pour le Droit à l’Habitat qui établit un premier bilan sur les mesures prises en matière de logement ces dernières années. Sans une mobilisation forte de l’ensemble des Bruxellois pour défendre le droit au logement, on peut craindre que nombreux d’entre eux ne trouveront plus à se loger dans la capitale.
En 2001 avec l’aide de la Maison de quartier Bonnevie, un petit groupe de Molenbeekois confrontés à des problèmes de logement se rassemblent et se donnent un nom : ALARM (Action pour le logement accessible aux réfugiés à Molenbeek). Ils se réunissent régulièrement pour réfléchir aux obstacles qui entravent leur accès à un logement décent et financièrement abordable. En 2012, à l’occasion des élections communales, les membres d’Alarm décident de se mettre en scène dans un vidéo-tract intitulé MOI SI J'ÉTAIS BOURGMESTRE. Cette première rencontre avec le cinéaste Peter Snowdon sera déterminante pour la suite. Etonnés et enchantés de leur performance, ils ne veulent pas en rester là.
Pour le début d’un nouveau tournage et d’une nouvelle aventure collective, il faudra attendre 2015. Le film LE PARTI DU RÊVE DE LOGEMENT est le fruit de 15 ans de mobilisation pour le droit au logement pour tous. Dans ce film teinté d’humour, tous les protagonistes qui ont connu des déboires en matière de logement, ne se contentent plus d’être des victimes. Ils deviennent acteurs de changement avec des revendications claires : des logements décents à un prix abordable pour toutes et tous.
Aurélia Van Gucht,
Coordinatrice logement à la Maison de quartier Bonnevie, initiatrice du film LE PARTI DU RÊVE DE LOGEMENT
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